10 conseils pour les artistes obèses

Les conseils alimentaires à prodiguer

6. Que proposer dans le cas d'un surpoids, une obésité ?
Le médecin conseillera une prise en charge ; celle-ci est fondée sur les principes de l’éducation thérapeutique du patient ; les conseils diététiques sont un des éléments de cette prise en charge, ce n’est évidemment pas le seul. La récidive après plusieurs régimes par exemple ou la présence de comorbidité peut nécessiter une prise en charge plus spécialisée. De même la mise en place d’un recours à un psychologue peut être également utile d’autant que l’on aura repéré un trouble du comportement alimentaire tel que impulsivité alimentaire, compulsions alimentaires, moins fréquemment hyperphagie boulimique. S’engager avec une stratégie est à la base de la réussite d’une réduction pondérale.

7. Quelles peuvent être les conséquences d’un excès de poids ?
Somatiques

  •   Hypertension artérielle (mesurer la pression artérielle avec un brassard adapté, sur les bras coniques, la mesure est réalisée à l’avant-bras)
  •   Dyspnée d’effort
  •   Angor
  •   Apnées du sommeil, endormissement diurne, ronflements, asthénie matinale
  •   Douleurs articulaires (genoux, hanches, chevilles, lombaires)
  •   Macération des plis, mycoses
  •   Insuffisance veineuse, lymphœdème
  •   Incontinence urinaire
  •   Anomalies du cycle menstruel

Psychologiques

  •   Troubles anxio-dépressifs, perte de la libido
  •   Troubles du comportement alimentaire secondaires à l’obésité (« pertes de contrôle », compulsions alimentaires secondaires aux régimes répétés, syndrome du mangeur nocturne)

Sociales

  • Difficultés à l’embauche, discrimination, stigmatisation, arrêts de travail, perte du travail, isolement
  • Altération de la qualité de vie

8. Que faire selon le profil du sujet ?
chez la personne âgée
"Il est recommandé de ne pas faire maigrir systématiquement un sujet âgé ayant une obésité mais il faut tenir compte du retentissement de l’excès de poids sur la qualité de vie". Le risque alimentaire est plus volontiers la dénutrition ou/et une malnutrition.

chez la femme enceinte et après la naissance d’un enfant

  • Pour les femmes avec une obésité ayant un désir de grossesse il est recommandé d’encourager la perte de poids en informant sur les bénéfices pour sa fécondité, sa santé et celle de l’enfant à naître (mesures alimentaires et activité physique).
  • Pour une femme enceinte en excès de poids, il est recommandé d’encourager vivement l’activité physique, en particulier pour diminuer le risque de diabète gestationnel.
  • Le médecin doit expliquer aux femmes enceintes qu’il n’est pas nécessaire de manger pour deux et que les besoins caloriques changent peu durant les 6 premiers mois de grossesse et augmentent modestement dans les 3 derniers mois.
    La prise de poids pendant la grossesse devrait être limitée à 7 kilos pour les femmes ayant un IMC ≥ 30 kg/m2. Toute prise de poids jugée excessive ou trop rapide doit conduire à un avis spécialisé. 
  • Il est recommandé de conseiller aux mères présentant un excès de poids d’allaiter leur enfant comme à toutes les femmes.

chez une personne diabétique

  • Il est recommandé d’être particulièrement attentif aux patients ayant une obésité et un diabète. La prise en charge est fondée sur les conseils diététiques, l’activité physique, une approche psychologique et, si nécessaire, le recours aux diététiciens ou aux médecins spécialisés en nutrition, endocrinologues, psychologues, psychiatres, enseignants en activité physique adaptée.

chez une personne arthrosique
Lors de la prescription d’un médicament chez un patient ayant une obésité, il est recommandé de tenir compte des données pharmacocinétiques lorsqu’elles existent.

9. Quels sont les conseils alimentaires à prodiguer ?
Conseils diététiques

  •  Limiter la consommation des aliments à forte densité énergétique, riches en lipides ou en sucres, et les boissons sucrées ou alcoolisées
  • Choisir des aliments de faible densité énergétique (fruits, légumes), boire de l’eau
  • Contrôler la taille des portions
  • Diversifier les choix alimentaires en mangeant de tout (ne pas éliminer les aliments préférés mais en manger modérément)
  • Manger suffisamment et lentement à l’occasion des repas, ne pas manger debout, mais assis bien installé à une table, si possible dans la convivialité.
  • Structurer les prises alimentaires en repas et en collations en fonction des nécessités du mode de vie du sujet (en général, 3 repas principaux et une collation éventuelle), ne pas sauter de repas pour éviter les grignotages entre les repas favorisés par la faim.
  • Rassurer le patient quant à son droit au plaisir de manger, la convivialité des repas est souhaitable.

Conseils pour l’acquisition des aliments

  • Prévoir les menus pour le nombre de convives
  • Faire une liste de courses
  • Faire ses courses sans avoir faim
  • Éviter d’acheter des aliments consommables sans aucune préparation
  • Apprendre à lire les étiquettes d’information sur les emballages

Conseils pour la préparation des aliments

  • Cuisiner si possible soi-même ou indiquer clairement les consignes à la personne qui cuisine
  • Proposer la même alimentation pour toute la famille (seules les quantités vont varier)
  • Utiliser les produits de saison
  • Limiter l’utilisation de matière grasse pour la cuisson.
  • Cuisiner des quantités adaptées. Limiter la taille des plats. S’il y a des restes, proposer de les accommoder pour le repas suivant.

Conseils pour les repas

  • Se consacrer au repas, être attentif à son assiette.
  • Prêter attention aux sensations perçues lorsqu’on mange (est-ce acide, amer, sucré, chaud ?)
  • Servir à l’assiette ; remplir les assiettes avant de les apporter sur la table (éviter de laisser le plat sur la table). Ne pas se resservir.
  • Déposer les couverts entre chaque bouchée en cas de tachyphagie.
  • Utiliser des assiettes de diamètre standard (ou petit) pour obtenir une taille des portions adaptée.

Conseils entre les repas

  • Proposer aux personnes qui mangent en réaction à des émotions négatives (déception, ennui, nervosité) un comportement incompatible avec le fait de manger comme téléphoner ou se doucher ou faire une promenade.
  • Éviter d’acheter ou stocker en quantité les aliments habituellement consommés lors des prises alimentaires extra-prandiales (grignotage).
  • En cas de perte de contrôle, préférer les aliments à faible densité calorique. Accepter de ne pas se cacher et de prendre le temps de déguster lentement.

  "Nous ne recommandons aucun régime amaigrissant, ni aucun médicament", insiste le Dr Grouchka qui rappelle qu’"il n’y a pas de solution miracle" et que les médicaments en vente libre en pharmacie n’ont qu’une efficacité modérée. De plus, les effets yo-yo des régimes à la mode sont nocifs et inefficaces à long terme.

10. Quels sont les conseils à prodiguer sur le plan de l’activité physique ?
Il est conseillé de faire 30 minutes par jour d’exercice physique modéré ou son équivalent.

 

Intensité  Exemples d’activité Durée
Faible  Marche lente (4 km/h) laver les vitres ou la voiture, faire la poussière, entretien mécanique. Pétanque, billard, bowling, frisbee, voile, golf, volley-ball, tennis de table (en dehors de compétition) 45 minutes
Modéré Marche rapide (6 km/h) Jardinage léger, ramassage de feuilles, port de charges de quelques kilos. Danse de salon Vélo ou natation plaisir, aqua-gym, ski alpin    30 minutes 30 minutes
Elevée marche en côte, randonnée en moyenne montagne. Bêcher, déménager Jogging 10 km/h), VTT, natation rapide, saut à la corde, football, basket-ball, sport de combat, tennis (en simple), squash 20 minutes

 

L’évaluation du risque cardio-vasculaire global doit être réalisée avant la reprise d’une activité physique. En fonction de son intensité et des comorbidités, elle peut justifier un avis cardiologique.

Les problèmes de surpoids, d’obésité deviennent fréquents chez les artistes. Dans le spectacle vivant, ils posent souvent un problème d’identité et d’image, ils signent parfois des troubles plus globaux, des "crises de vie", des difficultés dans des parcours particulièrement éprouvants, le succès autant que l’échec sont vécus parfois avec une certaine souffrance psychique. Une prévention spécifique pourrait être engagée pour ces populations. Un accompagnement adapté, pour des personnes très contraintes psychologiquement par l’image qu’elles doivent donner et la pression médiatique, doit être conseillé dans ces situations.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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