Acouphènes, 10 idées fausses

Inquiétude, anxiété exacerbe la sensation acouphénique

10 à 17 % de la population générale souffrirait d’acouphènes. Soit près de 3 millions de français présenteraient ce symptôme à des degrés différents. Il touche également de nombreux artistes, plus encore ceux qui souffrent d’hypoacousie et qui ont une pratique avec de hauts niveaux sonores , musiciens, plasticiens par exemple. Les acouphènes peuvent être également des éléments perturbateurs pour la pratique artistique

1. Mon acouphène va s’aggraver
La présence d’un acouphène sensibilise le sujet à l’attention qu’il lui porte. Cette attention donne l’impression qu’il augmente en intensité. Ce "bruit" intempestif paraît plus fort, plus puissant, avec une durée plus longue, plus aiguë ou plus grave. Pour le Docteur P. Peignard "il faut savoir qu’il est impossible que la lésion initiale s’aggrave si l’acouphène n’est pas lié à une maladie évolutive…L’acouphène chronique est une réponse à une lésion cicatricielle des voies nerveuses auditives, et une cicatrice ne s’étend pas. [1] Par contre les sensations, la perception que l’on a vis-à-vis de l’acouphène peut évoluer. Inquiétude, anxiété exacerbe cette sensation.

2. L’ acouphène va durer indéfiniment
Les sujets qui présentent un acouphène ont le sentiment parfois que celui-ci va durer. Pourtant il arrive que celui-ci s’estompe d’un coup ou bien que les personnes qui en sont victime, avec le temps leur attache moins d’importance.

3. L’acouphène va me rendre "fou"
La présence d’acouphène est vécu difficilement. Les sujets en difficulté se focalisent un peu plus sur leur difficulté et peuvent se trouver en véritable détresse. Mais l’analyse plus précise montre que souvent cette détresse est en relation aussi avec des traits de personnalités "on retrouve chez ces personnes un souci exacerbé du contrôle et de la maîtrise, un haut degré d’exigence, une hypersensibilité émotionnelle masquée ou non, un sens aigu de l’engagement et un attachement infaillible à des principes de valeurs" [1]. Ces traits de caractère majore la vigilance sur le problème. Mais l’origine de l’acouphène n’est en rien psychologique.

4. Mon acouphène va me rendre sourd(e)
Dans nombre de fois on diagnostique également une baisse de l’acuité auditive lors de la prise en charge de l’acouphène. Cette corrélation qui existe souvent peut donner l’impression que cette sensation sonore ressenti à l’intérieur de l’oreille pourrait aussi léser l’audition. En fait cette corrélation existe mais pas comme élément causal, le fait de moins bien entendre dans un certain créneau fréquentiel permet au sujet d’entendre l’acouphène dans cette même zone.

5. Mon acouphène est dû à une tumeur, c’est le signe d’une attaque vasculaire
Les tumeurs du nerf auditif sont relativement rares et ce diagnostic est écarté en première intention par l’ORL qui fait le diagnostic d’acouphène. Par ailleurs l’acouphène n’est pas le signe direct d’un problème vasculaire, même si une hypertension artérielle, une hémorragie peut provoquer une lésion de la cochlée. L’acouphène est un phénomène neurosensoriel et son augmentation n’est "absolument pas synonyme de risque de poussée de tension, d’hémorragie ou d’infarctus" [1].

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