Mozart, 140 causes décrites pour expliquer sa mort et 27 troubles mentaux

Des hypothèses discutables sur la santé de Mozart

Mozart a été certainement l’artiste qui a fait l’objet du plus grand nombre d’études sur les causes de sa mort. Une étude bibliographique récente fait une analyse critique des hypothèses qui ont jalonné ces deux cents dernières années. Les différentes publications parues ont balayé plusieurs dizaines de diagnostics variés, infectieux, cardiologique, rénal, psychologique, etc.

Pour le docteur Karhausen, les personnes qui ont étudié les causes de la mort de Mozart, ont émis le plus souvent des hypothèses biaisées, ou ont eu pour raisonnement l’habillage a posteriori de manifestations non documentées : œdème, dyspnée, convulsion, hémiplégie, douleurs lancinantes. Le docteur Karhausen a identifié pas moins de 140 diagnostics possibles.

Mozart
Mozart

Mozart  [1] De nombreux auteurs ont émis plus volontiers l’hypothèse d’un trouble aigu pour expliquer la cause du décès de Mozart, tel que la grippe, une infection staphylococcique, streptococcique, ou méningococcique, une septicémie, une scarlatine ou une rougeole, une fièvre typhoïde ou paratyphoïde, le typhus, la tuberculose, la trichinose, le syndrome de Goodpasture, la granulomatose de Wegener ou le syndrome de Henoch-Schönlein, etc.
C’est à Barraud que l’on doit en 1905 l’hypothèse de la glomurélo-néphrite postinfectieuse qui sera reprise plus tard par d’autres auteurs avançant un trouble rénal en relation avec une infection streptococcique qui aurait causé la mort de Mozart à l’âge de 35 ans ; cette piste reposerait sur la présence de graves oedèmes chez Mozart avant son décès. Mais Karhausen indique que les témoins oculaires ne signalent nullement ce signe d’œdème chez Mozart en fin de vie.

Drake, un neurochirurgien a proposé le diagnostic d’hématome sous-dural après avoir identifié une fracture du crâne, mais le crâne examiné s’est avéré ne pas être le crâne de Mozart.
Un rhumatologue, Ehrlich a proposé une maladie de Behcet, un cardiologue un endocardite. Rappoport, un pathologiste pensait que Mozart etait mort de l’hémorragie cérébrale.
Des hypothèses des plus étonnantes ont été également proposées. Ludewig, un pharmacologue a suggéré un empoisonnement en relation avec la consommation de vin chaptalisé avec des composés de plomb. Pour d’autres, Mozart aurait pu avoir un hyperthyroïdisme, mais pour d’autres encore c’était d’obésité ou hypothyroïdisme dont il aurait été atteint. Des hypothèses tout à fait loufoques ont été également avancées comme celle de complot, d’assassinat.

La liste est également longue des descriptions du terrain pathogène, des troubles mentaux, 27 ont été récencées : troubles maniaco-dépressifs, jeu pathologique, hyperactivité avec troubles de l’attention, syndrome obsessionnel, paranoïa, syndrome de Tourette, syndrome de Capgras. Il a même été suggéré que Mozart n’aurait pas vraiment composé mais plutôt été victime d’« hallucinations musicales »…
La probabilité d’une hypothèse diagnostique diminue à mesure que le nombre de possibilités alternatives (toutes les autres hypothèses) augmentent.

Le Docteur Karhausen indique que Mozart n’étant mort qu’une fois, la plupart de ces diagnostics sont erronés et qu’il serait plus raisonnable de penser que l’hypothèse la plus probable du décès serait en relation avec une cause commune plutôt qu’exceptionnelle.

En effet l’exceptionnalité de la vie d’un artiste ne signifie pas que la cause de sa mort soit des plus banales, mais cette dernière hypothèse est pourtant la plus probable.

Rédacteur Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie

Article d’après Mozart’s 140 causes of death and 27 mental disorders. Lucien R Karhausen. BMJ 2010 ; 341:c6789 doi : 10.1136/bmj.c6789


 

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